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Le poinG de Bagne aux Laids
14 janvier 2014

Tranche de vie d'une patiente...

On m'avait recommandé.... Mes méthodes disait on étaient originales,je ne savais pas si je devais le prendre comme un compliment. 

Sa voix au téléphone était confuse mais mélodieuse. Elle me demanda un rdv en signifiant qu'elle se plierait à mes dispositions.

Je fixai donc le mercredi à 15h. Elle se présenta avec 10 minutes de retard expliquant le plus franchement possible qu'elle n'était jamais à l'heure même lorsqu'elle faisait tout pour. C'était plus qu'un défaut ça faisait partie d'elle ou de son héritage familial....

Elle prit place. Je la mis à l'aise et expliquais mes méthodes que l'on targait "d'excentriques". Je ne suivais pas du tout la psychothérapie classique je faisais ce que j'appelais de la prise en charge thérapeutique... C'était de l'accompagnement, des mises en situation ou du coaching mental mais en aucun cas quelque chose de fermé.

Elle me fixa et lacha ces mots:

_"Tant mieux, voilà des années que je suis en prison et cette année voyez vous c'est ma libération".

Quand je lui demandais ce qu'elle entendait par là, elle me demanda si je ne voyais pas les menottes autour de ses poignets? 

_"Non" répondis je.

_"Pourtant j'en porte" me dit elle, enfin c'est ainsi que je ressens les choses. 

Le décor était planté. Je lui posais la question habituelle:

_"Pourquoi entamez vous un travail sur vous même"?

_"Pour savoir qui je suis". 

_"C'est très vague" rétorqu'ai je. "Vous avez perdu votre identité"?

_"Non je connais mon prénom c'est Débi. Je sais ou j 'habite et l'âge que j'ai. Mon idnetité je la connais, merci".

_"Alors vous êtes à la recherche de quoi? De qui"?

_"Donc selon vous connaître son nom, adessse, c'est cela qui définit son identité? Vous savez qui vous êtes à travers votre appelation ou votre lieu de résidence? Pas moi. A dire vrai je suis à la recherche de cette femme à l'intérieure de moi que je suis mais qui ne transparait pas à l'extérieure. C'est elle que je perds un peu plus chaque jour et je pense que cela vaudrait le coup de la mettre dans la lumière".

Je souris face à cette jeune femme audacieuse et qui me semblait, je devais bien l'avouer, un peu "frappée" mais comme je les aimais.  

Je mis mes lunettes, pris mon cahier afin d'y notait la date et l'heure. 

C'était un mercredi 15  il faisait froid mais le soleil n'était pas fâché...

C'était notre premier entretient et loin d'être le dernier. 

Je déclanchais mon dictaphone....Ses premiers mots furent le silence avec un regard parlant mais que moi seule pouvait entendre.....

 

 

 

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